Harcèlement, burn-out, les formes "modernes" de souffrance au travail 

La souffrance au travail désigne une atteinte du sujet dans son rapport à l’activité, au sens, à la reconnaissance et au lien, lorsque le travail cesse d’être un lieu de réalisation possible pour devenir un espace de contrainte, de conflit ou d’effacement de soi.

Elle n’est pas seulement liée aux conditions extérieures, mais à la rencontre entre une organisation du travail et une structure psychique. Si le travail n'est pas un lieu de sublimation, un support d’identité, un espace de reconnaissance symbolique, l’énergie psychique se retourne contre le sujet et la souffrance devient signal d’alarme

La souffrance au travail indique souvent un conflit entre le sujet et une loi extérieure devenue incompatible avec sa structure intérieure.

• Les signes sont psychiques: Épuisement mental, sentiment d’être vidé, Perte de sens : impression de travailler « à vide », Doute sur sa valeur, sentiment d’incompétence ou d’illégitimité, Anxiété anticipatoire liée au travail, Ruminations constantes, impossibilité de décrocher
• Mais aussi émotionnels: Tristesse, découragement, Colère rentrée, ressentiment, Honte (ne pas être à la hauteur, ne pas tenir), Culpabilité de se plaindre ou de vouloir partir, Indifférence affective progressive
• corporels : Fatigue chronique, Troubles du sommeil,Tensions musculaires, douleurs diffuses, Troubles digestifs, Symptômes psychosomatiques récurrents. Le corps exprime souvent ce que le psychisme ne peut plus symboliser.
• et comportementauxs: Surinvestissement ou, à l’inverse, désengagement, Isolement relationnel, Irritabilité, perte de patience, Difficulté à poser des limites, Pensées d’évitement ou de fuite

La souffrance résulte soit d'une surcharge de travail (pouvant aboutir à un burn-out), soit d'une perte de sens, d'un manque de reconnaissance. 

Elle peut être relationnelle avec des conflits, des humiliations, de rivalités, dans un climet de peur ou d'insécurité pouvant aller jusqu'au harcèlement.

La souffrance au travail n’est pas un manque de résistance.
Elle est souvent le signe que le sujet tient trop, trop longtemps, dans un cadre qui ne le reconnaît plus.