Surmonter le deuil

Le deuil est un processus psychique naturel et ancien, par lequel l’âme se détache progressivement de ce qui a été perdu, afin de pouvoir à nouveau investir la vie. Les phases qui le composent ne sont ni strictement linéaires ni identiques pour tous, mais elles offrent un repère traditionnel pour comprendre ce chemin intérieur.

Le deuil est un rite de passage intérieur, il impose un temps, non négociable, il transforme autant le survivant que le lien perdu

Un deuil qui ne peut se faire devient un deuil figé, source possible de troubles anxieux, dépressifs ou somatiques.

Le deuil normal est une œuvre psychique, Le deuil pathologique est un travail empêché.

Ce qui empêche le deuil est souvent une dépendance affective extrême, une culpabilité massive, une perte narcissique majeure, l’impossibilité symbolique de dire adieu

Le deuil pathologique ne signe pas une faiblesse, mais une souffrance trop lourde pour être portée seul.

le deuil a une fonction psychique d'initiation involontaire, par un passage par le chaos, une confrontation au non-sens, une épreuve qui transforme celui qui accepte de la traverser

Ce n’est pas un accident à réparer, mais un processus à accompagner.

Le deuil n’est pas seulement ce que l’on perd. Il est ce que l’on devient en acceptant de perdre.

Les phases du deuil 

Elles peuvent se chevaucher, revenir, se répéter, il n’existe pas de « bonne durée », le respect du rythme intérieur est fondamental

1. Le choc et le déni permettant de se maintenir face à l’inacceptable. Cette phase inclut la sidération, une impression d’irréalité, le refus partiel ou total de la perte avec une anesthésie affective et un  fonctionnement automatique.

2. La douleur et la tristesse accompagnant la reconnaissance de la réalité de la perte. C'est là que le chagrin frappe dans toute son intensité.

3. La colère et la révolte permettent de restaurer une énergie vitale menacée. la recherche d'un responsable extérieur est au premier plan.

4. La culpabilité et le marchandage: tentative de reprendre symboliquement le contrôle par le désir de revenir en arrière.

5. La désorganisation et le vide avec la  déconstruction des anciens repères.

6. L’acceptation et la réorganisation permettant de réinvestir la vie sans effacer la perte.